Hommage à Possopo

aut81

Une œuvre c’est bien, mais un bel avis sur une œuvre c’est presque aussi important. A une époque où la profusion est telle dans tous les domaines, qu’il s’agisse de cinéma, de littérature ou de musique, la personne de confiance, qui ne sait pas forcément où est le beau plus qu’une autre mais qui a l’immense avantage d’avoir des goûts voisins des vôtres, cette personne est essentielle. Son importance n’est pas assez souvent évoquée. Elle peut être critique, mais les critiques ont souvent mauvaise presse et c’est injuste. Il y a certainement autant de mauvais artistes que de mauvais critiques, et le fait qu’il « produisent » quelque chose d’a priori plus consistant n’est pas en soi un mérite. Au contraire, le mal qu’ils font est plus visible, plus audible que celui des critiques, cela peut être une circonstance aggravante.

Bref je ne parle même pas de critiques professionnels, il est vrai parfois agaçants par leur confiance exagérée en leur jugement, mais de la masse des plus ou moins anonymes qui pondent ici et là des textes sur des films, des musiques, des jeux. Plus on a des goûts bizarres, plus on recherche des spectacles, des sons peu conventionnels, plus ces personnes sont précieuses. Et j’ai des goûts bizarres, un peu.

Honneur à toi donc, Possopo, que j’ai vu disparaître (c’est idiot d’ailleurs de « voir disparaître », je devrais dire « vu, puis plus vu ») des écrans. Honneur à tes textes, aux belles pages que tu as troussées sur des groupes que j’ai commencé à aimer en silence en te lisant. Hate Forest, Sigh, Arcturus, Peste Noire… et d’autres.

Ce qui est drôle, c’est que parmi les chroniques les plus lues du site sur lequel tu officiais figure celle de Transylvanian Hunger de Darkthrone. Un ouvrage bizarre et pas vraiment accueillant au tout venant des oreilles malgré son aura incontestable. Je n’ai pas réussi à vraiment l’aimer : trop méchant, trop bruyant, trop monotone.

Pourtant, j’avais envie de l’aimer, une fois lu ça :

http://metal.nightfall.fr/index_2527_darkthrone-transilvanian-hunger.html

Je ne sais pas où tu es, je ne sais pas ce que tu fais, mais je te fais un gros bisou, Possopo.