Qu’ils se la foutent donc au cul leur putain de guerre

Soucieux que je suis de respecter les lois de mon pays, enfin, la plupart, je me refuse à tomber dans l’injure, même s’il c’est souvent tentant. Donc je m’en tiendrai à ce titre grossier mais pas infâmant.

Mais quand même, quelle bande de sinistres branleurs. Dès les premiers mots les bêtises ont fusé : la France aurait été, à travers l’attaque terroriste de novembre, victime d’un « acte de guerre ». Alors est-ce moi ou bien le terrorisme et la guerre ça n’est pas la même chose ? Je croyais, naïvement, que la guerre se faisait avec des armées, qu’elle avait des lois, certes jamais vraiment respectées, mais tout de même : il y a bien des « crimes de guerre », avec des coupables qui ont été condamnés par le passé. Il y a des conventions sur le traitement des prisonniers de guerre, aussi. Personne n’a jamais envisagé d’encadrer le terrorisme à ma connaissance, en désignant des activités criminelles non acceptables dans le cadre du terrorisme. Le terrorisme est criminel dans son entièreté, il n’a et n’aura jamais aucune règle. C’est pas rien quand même.

Le terrorisme n’est pas la guerre. Certes l’Etat Islamique fait visiblement les deux, mais c’est une faute de tout confondre. En qualifiant cette attaque terroriste d’ « acte de guerre » François Hollande fait des terroristes des soldats. Or il n’ont pas agi en soldat mais en tueurs, ce qui n’est pas la même chose malgré tout l’infini dégoût que m’inspire la chose et la gent militaire. Je ne hurlerai pas avec les loups que ces tueurs étaient des lâches, critique un peu vaine à mon sens, mais ils ne faisaient certainement pas la guerre en tuant des civils.

Mais il fallait un grand discours pour l’occasion sortir les grands mots. Comme si « victimes » et « terrorisme » ne suffisaient pas. Il fallait un grand mot pour notre petit président, il fallait parler de guerre.

Cette guerre contre le terrorisme que l’on va gagner paraît-il. Enfin, qu’ils vont gagner, nos grands modestes. Une promesse qui sera sans nul doute tenue, au même titre que la baisse du chômage. Une guerre contre le terrorisme qui sera donc gagnée d’ici 2017, avant de passer la main à d’autres qui la poursuivront ou non, à moins que François Hollande sache déjà qu’il pourra la continuer au moins jusqu’en 2022.

Une guerre qu’ils vont gagner comment ? En allant quémander l’aide des autres, qui n’ont pas envie plus que nous d’aller batailler au sol en Syrie. Gagner avec qui ? Avec Bachar El-Assad ? Grand naïf que je suis, je doute qu’on résolve le terrorisme à coup de missiles. Je doute qu’on puisse être fiers d’éventuellement battre un jour l’EI en remettant un dictateur sanguinaire en selle.

Vous me direz ceci n’est pas très original, et si je pousse davantage mon analyse je vais commencer à dire des conneries si ça n’est pas déjà fait. Mais ce que je sais, moi, c’est que la guerre n’est pas le terrorisme. Or ils l’ont dit, et pas grand monde ne les a contredit. Et comme ça me fait chier d’entendre des bêtises qui viennent du sommet de l’état ça me soulage d’extérioriser mon mécontentement. Et j’ai pas fini.

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